Le tassement du sol représente un des éléments majeurs de dégradation des terres agricoles (après l’érosion hydrique).
Il est également responsable de la baisse de rendements et d’un lessivage élevé des nitrates.
Hubert BOIZARD a dirigé l’unité de recherche Agro Impact à l’INRA de Laon-Estrées Mons. Il a participé et coordonné de nombreux travaux de recherches parmi lesquels l’étude des tassements de sols.
Le facteur charge est très important pour l’évaluation du risque de tassement. Avec un même pneu de tracteur, si la charge varie, l’empreinte au sol n’est pas la même.
Il y a donc deux cas de figures :
Ainsi, en fonction des systèmes de cultures, le risque de tassement varie. Il est limité dans un système céréalier : à la récolte, une moissonneuse-batteuse avec vidange de la trémie en bout de champ impacte seulement 15% de la parcelle. Cette surface augmente dans un système avec maïs fourrager où le passage de l’ensileuse est couplé avec un convoi tracteur-remorque. En système betteravier, la surface impactée peut atteindre 100% de la parcelle avec le travail des intégrales lors de la récolte. En plus, le convoi est lourd et les sols souvent humides. Le tassement du sol se fait alors en profondeur, à plus de 30 cm de la surface.
La réduction du travail du sol ces dernières années doit amener à une nouvelle réflexion. En non travail du sol, la régénération de la structure est plus lente. Il faut donc limiter autant que possible les risques de tassement, par exemple à la récolte de céréales en vidant la trémie en bout de champ quand l’été est humide. Un décompactage occasionnel peut aussi s’imposer.
Il faut aussi rechercher des solutions nouvelles comme :
Les machines se sont de plus en plus lourdes pour de raisons de débit de chantier et d’organisation du travail : ce n’est pas, à long terme, la bonne solution.
Il faut essayer de réduire les charges par pneu.
Nous alertons les équipementiers et les constructeurs sur le risque de tassement profond avec l’alourdissement des chantiers de récolte. Mais il est difficile d’agir sur certains matériels, notamment les intégrales betteraves. Ceci nécessiterait de repenser la répartition des charges entre la récolte et le transport des betteraves.
En pulvérisation, avec des pneus étroits, les tassements sont plus forts mais localisés. Ce type de chantier n’est pas un problème majeur.
Sur le terrain, les agriculteurs sont plus ou moins sensibilisés en fonction de la nature de leurs sols et de leurs systèmes de culture. Certains sont sensibles aux problématiques de la charge et des travaux en conditions humides, mais ce sont le plus souvent les questions d’organisation de chantiers qui guident le choix des types de matériels.
De façon générale, les sols que nous avons en France sont sensibles au tassement et le nombre d’exploitations conduites en TCS augmente.
L’agriculteur doit donc s’interroger sur la capacité de son sol à se régénérer. Un tassement lié au pneu de tracteur en surface peut-être vite corrigé par un décompactage.
En profondeur, c’est l’action des vers de terre et du climat qui va favoriser la régénération. La présence de vers de terre va permettre la mise en place de galeries verticales, importantes pour une bonne infiltration de l’eau et un bon enracinement.
La nature des sols est aussi un point clef : un sol sableux se régénérera plus lentement qu’un sol argileux et nécessitera donc plus fréquemment un travail du sol.
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